Champ de bataille (article 2)

À: Capitaine-Coach Laurentok Blanc

De: Général Ashnak

Capitaine,

Nous venons de recevoir votre compte rendu du premier match des Poilus. Je vais répondre à vos questions et émettre des commentaires.

• Du haut des loges corporatives, nous avons assisté à vos préparatifs d’avant-match. L’état-major est conscient du retard de la livraison du Troll-Tank à assembler sur place.  Oui, il est normal d’avoir des boulons en extra et voir vos visages dubitatifs à lire le manuel d’instruction en italien nous a bien fait rire.
• Vous avez été attaqué dès le début du match par de l’artillerie lourde. La perte de 3 de vos soldats après 3 tours était à prévoir. Ce n’étaient pas des lardons de l’autre côté, et nous vous avions averti que le Troll-Tank allait se casser dès le départ. Allez chialer chez votre mère.
• Vous aviez bien réagi à l’attitude de la superstar adverse. Après que celui-ci se soit permis de danser allégrement dans le no man’s land et pour ensuite s’enfarger dans ses bottines à nous en faire perdre nos monocles d’exclamation, envoyer trois de vos gars lui caresser la joue de leurs jointures était une belle initiative de votre part. Comme vous avez si bien exclamé sur les lignes de mêlées ; ‘Ça l’a calmé, le bouseux’.
• Le reste de la partie était piteux à vous voir faire. Se terrer dans vos tranchées, même quand le ballon était clairement à votre portée, est une tactique qui ne va pas vous mener loin dans votre carrière. Un peu de nerfs, bon sang !

Je peux comprendre que votre pensée stratégique ‘la meilleure offensive est une défensive statique’ peut apporter des dividendes. Une attitude louable contre des elfes, disons. Mais votre but est-il de remporter le championnat sans jamais avoir touché au ballon ?

Vous êtes mieux d’y réfléchir.

Votre prochain match est contre des vampires. Il paraît qu’ils veulent se venger de leur performance de leur dernier match. On a pensé à vous, cher capitaine.

Post-scriptum : Oui, il est normal que le Troll-Tank émette des sons étranges et de prendre soudainement feu pour aucune raison valable quand il est sur la ligne de côté.