Bilan de saison 2
Bilan de saison, 2e partie
Jimmy Owl
Owl FeatherWorld Press
Maintenant que la saison hivernale de la ligue de la Kasse Gueule est sur le point de se terminer, je me suis demandé quels ont été les évènements qui ont marqué la campagne. Pour répondre, je me suis permis de demander des entrevues spéciales avec nos têtes d’affiche. Deuxième arrêt : le Vortex Vérolia !
Les Vékings de Valcartier en sont à leur première saison dans une ligue de Blood Bowl. Lorsque je survole leur stade, je me désole des souvenirs récents que les lieux m’inspirent. En effet, c’était le week-end dernier que nos valeureux vauriens ont affronté coup sur coup quatre des équipes des plus sanguinaires. L’équipe va-t-elle s’en remettre ?
Même à la hauteur des nuages, mes yeux perçants constatent le résultat immédiat d’une saison difficile.
Le terrain est dans un triste état : plusieurs tâches de sang jaugent le gazon, plus rien ne pousse. Le manque de fond ne permet pas les réparations dans les estrades.
Non loin, l’apothicaire Violette Vesper, totalement épuisée, prend une pause cigarette et avale une gorgée de vodka. Dire qu’au début de la saison, sœur Violette était un modèle de bienséance et de sobriété tentant de convertir de farouches barbares.
À l’extérieur du stade, les nouvelles recrues doivent passer à travers une épreuve d’initiation sordide mais lourde de sens : ils doivent creuser les tombes des camarades qu’ils remplacent.
C’est dans cet ambiance que j’atterris et que le coach Virgil Voyer me reçoit dans son bureau pour une entrevue exclusive.
-Bonjour Mr Voyer, merci de me recevoir. D’entrée de jeu et si je peux me permettre, que répondez-vous à la rumeur qui veut que les Vékings ne reviendront pas la saison prochaine ?
-Tout d’abord, bonjour petit Hugin. Effectivement la direction de l’équipe se demande dans quel Valhala nous nous sommes retrouvés. Nous avons beaucoup de difficulté en liquidité et malgré la présence de nos pom-pom girls, nos recettes aux guichets ne compensent pas nos dépenses. Déclarer faillite est envisagé par la direction.
-Hou ! Est-ce que les évènements de vos derniers matchs ont contribué à cette réflexion ?
– Oui. Si je peux me permettre, cette fin de semaine reposera dans mon esprit comme la pire de ma carrière d’entraineur. Ça a commencé tout croche avec ces vampires qui ne pardonnent aucune erreur. Ensuite, un conseil que j’accorde à tous mes collègues dans la ligue : n’affrontez jamais des orques le matin. Ils viennent de se lever et ils deviennent fous furieux s’ils n’ont pas pris leur petit déjeuner. Nous avons dû rappeler des joueurs de la ligue mineure de toute urgence pour terminer de manière respectable notre saison avec une nulle contre l’autre équipe de fous furieux.
– Avez-vous au moins vécu de bons moments cette saison ?
– Quelques matchs m’a permis de penser que l’on pouvait surprendre voire même compétitionner dans cette ligue. Notre première victoire de la saison contre les Plaies nous a donné un élan. Nous avons ensuite eu un match nul suivi d’une victoire sur les Chaudrons. Mais les victoires se sont fait rares malgré de beaux moments. Ensuite, les derniers matchs nous ont littéralement arraché le cœur. Plusieurs jambes, des bras aussi…
Le regard de Mr Voyer a ensuite porté au loin, signe d’une nostalgie pubère. Je voyais bien que l’entrevue était terminée. Avant de quitter, j’ai passé outre mon intégrité journalistique pour lui souhaiter bonne chance et lui glisser mot à l’oreille que plusieurs d’entre nous, fans inconditionnels de notre sport, souhaitons le revoir rapidement derrière un banc d’entraineur.
Tâche ingrate que d’être un coach professionnel. Il n’y a qu’une chose qui est certaine quand ces hommes et femmes acceptent ce poste ; un jour, ils vont être renvoyés.
Hou ! Hou !