Regard sur la demi-finale : Interview de coachs

PAR SOURICEAU INVESTIGATEUR | 21 août 2014

À sa plus simple expression, le blood bowl est un spectacle sportif et les règles les plus essentielles qui guident les coachs ne sont pas écrites: ne pas laisser paraître sa surprise lorsque l’adversaire réussit un jeu inattendu, toujours affirmer que la blessure d’un joueur vedette adverse est « crève-coeur » et le plus important… jamais, jamais interrompre un guerrier du chaos qui argumente.

C’était en fin d’après-midi dans la pièce arrière d’un studio de photographie, quelque part à mi-chemin entre le Fion et l’Amazonie. Les quatre blitzeuses-vedette des Dragonnes sont toutes pieds nus, prenant la pose assises sur un divan blanc en compagnie de leur coach le Grand Shaman Uwishin. Il sirote calmement une liqueur d’érable, regardant avec admiration cette extraordinaire collection d’athlètes qu’il a personnellement sélectionnée. « C’est un de mes combats, » qu’il me dit. « Ces filles sont maintenant en demi-finale de la Coupe Noire et je ne suis pas certain que le monde s’y attendait… »

À ces mots, Le Boss, le longitudinal coach des Boukanniers qui s’était diagonalement évaché sur une chaise en cuir pour mieux communier avec le plafond, se redresse comme un taureau offusqué, les yeux brillants d’une irritation impériale. « Hé, Uwishin », dit-il comme s’il parlait à un enfant de quatre ans et demi. « C’est mon plancher, ici ! ».

Et le Grand Shaman Uwishin de répondre « Le plancher des vaches, oui ! ».

Ces deux coachs à la tête de formidables organisations – parmi l’élite de la Kasse Gueule – ont des rapports étonnamment acceptables pour des personnalités qui n’ont pas réellement affaire dans la même pièce. Il faut dire que Léon L’Étripeur et Frank Les Boulons sont en retard pour leur séance-photo… Je profite de cet instant inespéré pour mener rondement l’entrevue.

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Comment vous êtes-vous préparé pour le match crucial de samedi ?

GRAND SHAMAN UWISHIN (GSU): Même préparation que depuis le début de la saison: un subtil dosage entre sauvagerie brutale, lancer de ballon, courses (droites et sinueuses) et réceptions. Rien n’a été négligé, y compris les longues sessions de shopping à la fin de chaque entraînement.

LE BOSS (LB): Au niveau préparatif puisque l’équipe s’attend à se battre contre une savonette on essaie de diversifier notre jeu afin d’y aller en finesse. Je tiens à mettre l’emphase sur le terme ‘’essayer’’ car c’est bien beau le concept, mais un foutu guerrier du chaos n’aura jamais la finesse d’une danseuse de balais.

Est-ce que vous avez pratiqué quelque chose de spécifique à l’entraînement ?

GSU: Le seul entraînement spécifique que nous avons développé a été effectué avec l’assistance d’un des meilleurs berger de notre pays. Il a donné aux filles quelques techniques de dressage afin de commander et contrôler quelques uns des bovidés du camp d’en face. Esperons que cela nous soit utile pour désorganiser leur jeu.

LB: Pratiquer…? Plus ou moins. en fait le seul point que je regarde est de changer un peu l’approche lors d’un coup d’envoi et que l’équipe est en position défensive. Les Boukanniers se retrouvent avec l’avantage d’être les seuls à avoir un gros tas de muscle à 5 de force.

Quels sont vos sentiments actuels face à votre adversaire ? 

LB: Des gonzesses à moitié nues enduites d’huile. En gros un beau petit morceau à reluquer mais quasi impossible à attraper.

GSU: Nous ne connaissons pas les Boukanniers puisque nous n’avons malheureusement pas pu les affronter en saison régulière. Mais avoir rencontré 2 fois les Chaudrons ainsi que les Ravagers donne une bonne idée de quoi sont capables ces brutes épaisses chaotiques à la bassesse et la lâcheté inversement proportionnelles à leur intelligence.

Est-ce que vous anticipez un match serré ?

LB: Ouep, tout dépendamment des aléas de la chance, on vise un score de 2-1 voir 1-0.

GSU: Difficile de prévoir l’avenir puisque je n’ai pas encore pris le temps de sacrifier les jeunes biquettes (kidnappées dans les rangs du club école des Ravagers) pour lire dans leurs entrailles… Mais les games de saison contre les chaotiques (Chaudrons & Ravagers) ont été bien difficiles; il y a donc fort à parier que ce match soit aussi très disputé.

Sur lequel(s) de vos joueurs vous appuierez-vous le plus ?

GSU: Personne en particulier: toute l’équipe devra jouer au top pour vaincre ce ramassis de brutes. J’attends de mes joueuses le match parfait, celles qui ne laisseront pas tout sur le terrain seront privées de sorties shopping et de cheesecake pendant 2 semaines. Avec une telle menace de sanction, il est certain qu’elles vont tout donner, quitte à y rester…

LB: Les 2 quarts arrière (ndlr. Frank et Léon) qui ont le skill tackle et aussi Mu-muse en second plan pour foutre la merde.

Quel sera votre plus grand défi durant le match ?

LB: Prendre son temps à l’offensive.

GSU: Résister à l’odeur infâme de boucs puant la sueur et de leurs bouses qui ne manqueront pas de parsemer la pelouse du terrain. Un défi peut-être insurmontable pour les nez fins et délicats des demoiselles que j’entraîne…

Qu’est-ce qui vous rend le plus enthousiaste à l’aube de ce match décisif ?

LB: C’est notre premier match contre les Dragonnes alors on sait pas trop sur quel pied danser. Chose certaine on va apprendre beaucoup et on devra s’adapter rapidement si on veux avoir une chance de passer en finale.

GSU: Tout simplement la présence de mes filles en playoff pour leur première saison dans la KSGL, une ligue difficile voire impitoyable ! Elles ont beaucoup travaillé et souffert pour en arriver là et je suis fier de leur travail et des performances accomplies.

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