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RollingBone interview Émiliette, la coach des Elfettes

Par Souriceau Investigateur, magazine RollingBone, mars 2015

Émiliette ne peut plus prêcher la même attitude positive – l’espoir – qui prévalait en début de saison. Elle a maintenant une fiche d’équipe à défendre et, considérant son passé peu convainquant à la tête des Dégelées de l’Antarctique, le chemin parcouru depuis est extrêmement solide. Sa précaution frôlant parfois le manque d’assurance est son principal trait de survie en un temps ou un remous accordé de trop peut rapidement faire dérailler un match. L’auto-censure de ses impulsions est le prix qu’une virtuose doit payer pour espérer parcourir la distance la séparant du sommet.

Lorsqu’on porte notre attention sur le tout Kasse Gueule, les Elfettes sont une équipe à part. Simplement dit, elles sont présentement « le meilleur deal » pour le fan moyen et la dernière ligne de défense qui empêche présentement la ligue de sombrer dans les abysses de la violence.

Juste avant la fin de mon entrevue avec Émiliette, je lui raconte que j’ai demandé à ma fille de 4 ans si elle avait quelque chose qu’elle aurait aimé dire à la coach. Après une réflexion ardue, ma petite a répondu : « Dit lui qu’elle peut gagner. »

Émiliette sourit. « C’est le seul conseil dont j’ai besoin. Tu sais, les enfants ont de bons instincts. Ils regardent nos adversaires et se disent, « Ce sont des méchants, ils ne méritent pas de gagner ».

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RollingBone (RB): En surface, c’est un moment grisant pour votre équipe et vous préparez actuellement votre match de demi-finale de championnat. Mais en réalité, vous êtes certainement plus mitigé que jamais car en terme de coaching, vous et votre adversaire avez clairement deux approches très différentes. Quelles sont vos réflexions à ce sujet ?

Émiliette (E): Le coach des Dragonnes incites ses joueuses à la violence alors que je m’efforce de montrer de beaux jeux bien pensés aux Elfettes. Malheureusement, je me rend bien compte que le public semble apprécier davantage le sang que les passes… Notre commanditaire principal nous quitte d’ailleurs pour cette raison la saison prochaine nous obligeant à quitter la KSGL faute de financement.

RB: Avez-vous des faits pour appuyer ces pensées ?

E: Douze sorties contre une en faveur des Dragonnes lors de nos deux rencontres de la saison.

RB: Est-ce seulement vous qui pensez comme ça ou une majorité de votre équipe ?

E: Je pense bien que toutes les filles qui ont été commotionné par une Amazonienne pensent comme moi. Donc oui, la majorité de l’équipe.

RB: Est-ce que vous sentez votre participation à la finale de la coupe Blanche menacée ?

E: Non, ce que je sens le plus menacé, c’est la vie de mes joueuses.

RB: Qu’est-ce qui parviendrait à vous rassurer ?

E: La mise à la retraite prématurée ou la mort d’Amandine avant notre match.

RB: Est-ce qu’une partie de vos craintes proviendrait des attentes à votre égard ?

E: Non, elle provient plutôt de plusieurs joueuses dont le nom fini par « ine ».

RB: Pour finir, sur une échelle de 0 à 10, quelles sont vos chances d’atteindre la finale du championnat d’hiver ?

E: Un informateur anonyme nous à parlé d’un certain Sortilège pour déconcentrer le coach des Dragonnes. Si nous parvenons à mettre la main sur le Sortilège en question, je pense que nous sommes à 7 ou 8, sinon je dirais 5.

RollingBone interview le Prince Magus d’Hérétré et Charles Quinte-Flush

Par Souriceau Investigateur, magazine RollingBone, mars 2015

Le coach du CRUNCH!, Charles Quinte-Flush et moi sommes assis dans un char tiré par des mustangs couleur charbon tout juste à côté de la Cuvette des Démons, le stade des Chaudrons. Nous attendons le Prince Magus d’Hérétré, coach de l’équipe chaotique. Une limousine pourpre tirée par des chevaux noirs comme l’enfer apparaît au coin de la rue et fait prudemment le tour du stade avant de se stationner derrière nous. Le chauffeur – un des nombreux garde du corps du prince, apprendrons-nous plus tard – en descend et nous fait signe de changer de char. Nous nous asseyons sur le banc arrière du sinistre véhicule avant de reprendre la route.

Le Prince Magus d’Hérétré, heureusement, n’habite que quelques fortifications plus loin. Le domaine est délimité par des clôtures en fonte bien pointues et, plus surprenant encore, le même revêtement recouvre les fenêtres et la porte principale. Une fois à l’intérieur, c’est Chaudronsland avec des posters, des coupures de journaux et des articles à propos de la formidable formation chaotique.

Charles Quinte-Flush et moi attendons une bonne demi-heure dans le salon pendant que le prince « se prépare ». On nous sert des rafraîchissements et des sucreries, le tout dans des plats en fonte. Nos conversations se limitent à des murmures parce que de gros bouquetons bien armés semblent à l’affut de nos paroles. Je ne sais si je dois en rire. Je veux dire, il n’ont jamais fouillé pour trouver la dague cachée dans mon chapeau et la longue lame dissimulée dans le bâton de marche du coach du CRUNCH!.

Puis arrive la chose, le Prince Magus d’Hérétré, fin prêt pour l’interview et paré de multiples ornements de fonte.

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RollingBone (RB): En surface, c’est un moment grisant pour votre équipe et vous préparez actuellement votre match de demi-finale de championnat. Mais en réalité, vous êtes certainement plus mitigé que jamais car en terme de coaching, vous et votre adversaire avez clairement deux approches très différentes. Quelles sont vos réflexions à ce sujet ?

Prince Magus d’Hérétré (PMH): Perso, un match contre le CRUNCH!, c’est toujours la merde ! C’est la vélocité des Elfes alliée à la force du Chaos. Du coup, c’est hard à percer en attaque, et hard à ralentir à la défense. Mes Chaudrons ont acquis une meilleure force de frappe durant cette saison. La percée est souvent longue et douloureuse, mais lorsqu’elle ne dérape pas à la toute fin, c’est souvent un touchdown à la clef. Le problème, c’est qu’une fois sur deux, la peau de banane est pile poil à l’endroit qu’il ne faut pas, et mes gars dérapent à deux poils de cul de la ligne d’en-but. C’est rageant ! Pour ce qui est de la défense, c’est encore boiteux. Les derniers matchs contre les Ninjas et les Elfettes ont montré de nets progrès dans notre stratégie défensive. Cependant, elle est encore vacillante et s’adapte mal en fonction des différentes équipes… C’est notre principal point faible, je dirais.

Charles Quinte-Flush (CQF): Les Chaudrons misent fort sur leur puissant échec avant alors que nous, d’une manière générale, on cherche plutôt à étouffer les possibilités de jeu. Je crois que l’approche pour laquelle nous nous sommes entraînés est la meilleure pour contrer cette équipe au potentiel extrêmement dévastateur. En les laissant patiemment venir à notre contact, nous pouvons utiliser notre force supérieure pour les repousser afin de limiter nos pertes. Toutefois, gare aux moments d’inattention face aux crustacés des Chaudrons car ceux-ci ont ce qu’il faut pour nous le faire payer cher !

RB: Avez-vous des faits pour appuyer ces pensées ?

CQF: Nous avons réussi un différentiel de sorties de +7 contre les Chaudrons cette saison malgré notre force de frappe nettement inférieure. Notre style de jeu prudent fait des miracles !

PMH: (rire) Il suffit de regarder les stats ! L’équipe des Chaudrons est la plus poreuse de la KSGL ! Une vraie passoire ! En outre, il y a eu notre tout dernier match contre le CRUNCH!. J’ai négligé la rapidité de ces saloperies de Skinks. Résultat : après que mes gars aient dérapé à la dernière minute de la 1ère mi-temps, les vilains lézards ont gentiment enfoncé nos lignes (trop proches et trop étirées) et ont marqué sans trop de peine. Et ce, à deux reprises…

RB: Est-ce seulement vous qui pensez comme ça ou une majorité de votre équipe ?

PMH: L’équipe est peut-être une passoire, mais elle ne se voile pas la face. Elle sait bien où sont ses faiblesses. Toutefois, nous allons travailler dans ce sens la saison prochaine. Des petites modifications auront toutefois eu lieu d’ici à dimanche, mais personne ne se leurre pour autant…

CQF: Cortéz et cie pensent avec leur bedon. Ils sont déçus d’affronter les Chaudrons parce que l’équipe n’a pas grands choses de comestible à offrir hormis Kary Holt, leur minotaure et que le méchoui d’après-match risque d’être plutôt maigre. C’est dommage que les Annihilateurs se soient désistés parce qu’il y aurait eut de beaux os à ronger de leur côté !

RB: Est-ce que vous sentez votre participation à la finale de la coupe Blanche menacée ?

CQF: Les astres sont bien alignés, mais rien n’est sûr dans la Kasse Gueule. Il s’agit seulement que l’équipe fasse zig au lieu de faire zag et on pourrait rapidement se retrouver radicalement à court d’effectifs sur le terrain. Une fois quelques gros saurus à l’infirmerie, qui va protéger nos skinks ?

PMH: Bien sûr ! Mais, est-ce si surprenant ?! Déjà, nous n’aurions même pas dû le disputer, ce championnat. Alors, au final, est-ce vraiment si important si nous n’arrivons pas à l’emporter contre le CRUNCH! !?

RB: Qu’est-ce qui parviendrait à vous rassurer ?

PMH: Je ne suis pas inquiet outre mesure ! Du moins, pas en ce qui concerne notre participation à la finale… Les Chaudrons ont à coeur de participer à la saison d’été. Le CRUNCH! non ! Tant que les Chaudrons ne se font pas trop cabosser durant ce match, ça me va !

CQF: Si on pouvait envoyer tonton Greld à l’infirmerie très tôt dans le match, déjà on respirerait mieux. Une avance-éclair de 2 à 0 serait pas mal non plus… ça ou un écrasant avantage numérique. Honnêtement, pour vraiment bien rassurer il faudrait que tout ces éléments arrivent en même temps.

RB: Est-ce qu’une partie de vos craintes proviendrait des attentes à votre égard ?

CQF: Non, même si nous sommes des gentils, nous sommes probablement perçus comme l’équipe la plus vilaine de la Kasse Gueule. En conséquence, personne de prend pour nous… pas même nos mamans !

PMH: J’estime que les Chaudrons ont fait preuve de persévérance cette saison et d’un potentiel accru. L’outil à été mieux utilisé, cette saison. Ça ne fait aucun doute. Et si ce n’avait été une série malheureuse de matchs parsemés de peaux de banane, l’équipe brillerait sans doute beaucoup plus d’une forte confiance en elle. Cependant, elle n’aura pas eu l’occasion de réellement prouver ce qu’elle valait. Pour ce championnat, elle se retrouve un cran au dessus, dans le fameux carré d’as, sans avoir pu défaire les Annihilateurs pour cela. Les Chaudrons ne se seraient vraiment considérés “dignes” d’y participer que s’ils avaient battu leurs ennemis de toujours. Là, ils se seraient sentis à leur place et assez capables de répondre “nous avons une petite chance de l’emporter !”.

RB: Pour finir, sur une échelle de 0 à 10, quelles sont vos chances d’atteindre la finale du championnat d’hiver ?

PMH: En toute franchise, et fonction de ce que j’ai dis plus haut : 3 sur 10 ! Néanmoins, et même si notre place ici est quelque peu usurpée, nous allons donner tout ce que nous avons dans ce match, car cela reste un match, après tout. Et nous n’avons jamais dis “non” à un match, quel qu’il soit (sauf lorsque les Chaudrons avaient les bras mous) !

CQF: 6.5… Chercher à vaincre les Chaudrons, c’est comme tenter de grimper une montagne en gougounes; c’est faisable, mais au prix de combien d’ampoules !

Regard sur la finale : Interview de coachs

PAR SOURICEAU INVESTIGATEUR | 30 août 2014

Je me rappelle quand mes frères et moi sommes pour la première fois allés à un match entre les Hipsters et les Boukanniers. Le jeu était déjà fort différent de ce qu’offrait les autres équipes à ce moment. Ces deux formation apportaient quelque chose de nouveau au sport : une structure. Depuis, ils sont restés une force dans le blood bowl — leur impact a été majeur  et ils ont réussi les plus beaux touchés de nos vies. Pensez à la rencontre crève-coeur de demi-finale entre ces deux formidables équipes à l’hiver 2014 — ce match a rejoint une génération complète de fans.

C’est émouvant de les voir à nouveau se rencontrer en finale de la Coupe Noire. Nous avons deux adversaires très habiles et déterminés qui auront à partager l’espace réduit d’un terrain de blood bowl. Nous avons tous déjà assisté à suffisamment de désintégration d’équipes pour savoir à quel point c’est plus commun qu’on aimerait l’admettre. Et c’est peut-être parce que l’on sait qu’il n’est pas facile de survivre à ce sport qu’il est très inspirant et rassurant de voir que les Boukanniers et les Hipsters sont encore à leur meilleur pour nous présenter ce qui s’annonce être un match titanesque, ce dimanche soir.

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Quelle est votre philosophie de coaching ?

Le Boss (LB): Fait ton boulot correctement et ne reviens pas trop amoché. Si le joueur est en mesure de piger tout ça alors on est en affaire.

Taureau Amiral (TA): Conserver la cohésion de l’équipe le plus longtemps possible. Mes joueurs ont à la fois le potentiel d’être spectaculaires et fragiles… ce qui peut facilement les mener à leur perte s’ils deviennent désorganisés.

Comment arrivez-vous à balancer votre logique de coach et l’instinct de vos joueurs ?

TA: Ça n’est pas facile et je ne peux dire que j’y arrive souvent. Les Hipsters veulent le ballon. Beaucoup. Ils sont irrésistiblement attirés vers celui-ci. Un fameux hobbit disait qu’il suffit de mettre un pieds devant l’autre pour que ceux-ci ne veulent plus s’arrêter. C’est très vrai.

LB: Je dirais que je suis beaucoup selon les forces des joueurs. Avec cette approche la ‘’logique’’ viens un peu d’elle-même. Une fois engagé dans une direction, je les pousse au cul pour obtenir toujours le meilleur.

Aimeriez-vous mieux avoir une offensive ou une défensive efficace et pourquoi ?

LB: C’est pas facile à répondre car tout dépendamment de l’adversaire, une approche sera meilleure que l’autre. Dans ma situation actuelle je penche plus vers une bonne défensive. Oui c’est plus ardue de faire des points, mais de la façon que l’équipe est optimisée, c’est plus aisé de ralentir le jeu et de miser sur un éventuel avantage numérique pour compter. C’est un peu l’approche du rouleau compresseur, lent mais efficace.

TA: Notre défense est déjà particulièrement efficace. Beaucoup pensent que notre capacité offensive est supérieure, mais règle générale nous réussissons plus rapidement nos touchés lorsque nous bottons le ballon à l’adversaire puisque celui-ci a déjà parcouru une bonne partie du chemin jusqu’à la ligne des buts. Je ne changerais absolument rien à notre jeu défensif.

Quel sera votre plus gros challenge face à votre adversaire de finale ?

TA: Se rendre jusqu’au ballon. Des estrades, ça ne paraît peut-être pas, mais sur le terrain, les Boukanniers sont vachement gros et forts… enfin, pour des elfes.

LB: Freiner l’offensive et tenter de ralentir le jeu.

Comment vous préparez-vous pour votre gros match à venir ?

LB: Me préparer…? non pas vraiment.

TA: L’équipe a déjà un peu la tête dans leur retraite prochaine. On discute beaucoup afin de conserver un minimum de « focus » sur le match à venir.

Y a-t-il quelque chose que vous aimeriez promettre à vos fans avant ce moment fatidique ?

TA: C’est le dernier match des Hipsters avant que ceux-ci ne retournent définitivement à leur forêt. On va tout donner quitte à laisser beaucoup de compost sur le terrain.

LB: Le plus de baston possible. On n’est pas les meilleurs côté sorties, mais avec Léon et Frank dans nos rangs on se débrouille pas mal du tout.

Je sais que vous planifiez toujours gagner par l’effort et l’habileté, mais m’est-il permis de vous souhaiter «bonne chance» ?

TA: Absolument ! Un rebond chanceux ou deux pourrait faire toute la différence !

LB: Oui certainement, et si par la même occasion vous connaissez un bon magicien pas trop onéreux donner lui ma carte, j’aurais peut-être un petit boulot pour lui.

Regard sur la demi-finale : Interview de coachs… la suite

PAR SOURICEAU INVESTIGATEUR | 22 août 2014

L’interview a pris place dans le luxueux loft du couple Loup Solitaire et Zara la Tueuse à Hollywood – un loft qu’a déjà habité, entre autre, les légendes du blood bowl Bruice Réglisse et Ahrnould Schwartzvinaigre. Mais la maison fait définitivement très Loup et Zara avec une forte odeur d’encens elfique embaumant l’endroit. Les murs sont couverts de photos de Loup et Zara, un gigantesque poster des Hipsters, un buste de Zara et plusieurs découpes d’articles du Hollywood Sun Times couvrant les Hipsters.

Je suis arrivé à six heures de l’après midi, ce 21 août, en saluant Bruice Réglisse qui a arrangé l’interview, de même que Taureau Amiral et Émiliette (respectivement coachs des Hipsters et des Elfettes). Assis sur le même fauteuil, il est très clair que ces deux-là ont l’air très bien ensemble.

Taureau me dit qu’il doit être de retour à l’entraînement dans trente minutes et s’arrête quelques temps pour dessiner un schéma de jeu avec la concentration intense que pourrait avoir un enfant à peinturer un soleil pour la première fois. Comme l’a déjà fait remarquer un philosophe: « Le jeu rachète l’homme. Elle le fait en le sauvant du sérieux de la vie et en lui restituant son enfance ».

Tous les doutes qu’un coach de blood bowl pourrait être désagréable, méchant, cruel ou brutal – sentiments souvent véhiculés par les coachs eux-même, par la presse ou pas diverses personnalités paranoïaques, ne se sont jamais avérés vrais. Comme l’affirme avec entrain Émiliette durant l’interview : « Il n’y a rien de plus amusant que de parler de notre approche de jeu. On n’y peut rien, vraiment. Nous-mêmes en parlons parfois ensemble.

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Comment vous êtes-vous préparé pour le match crucial de samedi ?

Émiliette (E): J’ai fait faire aux Elfettes un entraînement – à la Karaté kid – peinture du garage, coupage de légumes, lavage de toute sorte et binage de potager ont été au programme.

Taureau Amiral (TA): J’ai passé du temps à coacher une équipe de zombies dans les ligues mineures afin d’apprendre à faire beaucoup avec peu de moyens. Ça a aussi servi à me rappeler à quel point je suis chanceux d’être à la tête d’un groupe d’athlètes aussi talentueux. Les Hipsters, c’est vraiment de la dynamite !

Est-ce que vous avez pratiqué quelque chose de spécifique à l’entraînement ?

TA: Positionnement, positionnement, positionnement. Il est essentiel que tous soient bien au courant de ce qui est attendu d’eux et que pas une once d’espace ne soit laissé à l’adversaire.

E: Nous avons beaucoup pratiqué le démerdage de couches, j’espère que nous serons capable de l’appliquer pour se démerder face aux Hipsters que nous affrontons samedi… quoique cet entraînement aurait peut-être été plus efficace pour affronter les Fiontois.

Quels sont vos sentiments actuels face à votre adversaire ?

E: Nous les redoutons beaucoup mais je suis certaine que nous sauront mettre à profit cette crainte pour affiner notre jeu lors du match.

TA: Une crainte respectueuse. Les Elfettes nous ont causé beaucoup de décès par le passé et ont forcé la prolongation lors du match de la finale de la Classique d’Été.

Est-ce que vous anticipez un match serré ?

TA: Les Elfettes ont la capacité de riposter rapidement à chacun de nos touchés. J’ai l’impression que le match va se jouer sur le nombre de revirements accordés de même que sur la gestion du temps de jeu. J’anticipe un match serré qui va se décider par un seul point à la dernière minute de jeu.

E: Très serré… les Hipsters sont aussi rapides et agiles que nous et les deux équipes savent profiter des erreurs adverses, il faudra éviter de de se laisser déconcentrer si l’on ne veut pas donner d’avantages à l’autre équipe.

Sur lequel(s) de vos joueurs vous appuierez-vous le plus ?

E: Nous comptons beaucoup sur Charogne pour mettre de la pression à Loup pendant que les Triplettes Touchettes tenteront de franchir la ligne des buts. Les soeurs Hull seront aussi sollicitées pour empêcher nos rivaux de compter en retour.

TA: J’aimerais dire que le jeu de tous est important… et ça l’est toujours. Toutefois, Renard et Loup n’auront pas le choix de se tailler la part du lion, même si les Elfettes ont leur numéro. Je m’attends à ce qu’un héros inattendu prenne la relève de nos vedettes usuelles qui seront assurément bien menottées.

Quel sera votre plus grand défi durant le match ?

TA: Notre défensive est très étanche et c’est habituellement celle-ci qui remporte nos matchs… mais elle s’est jusqu’à maintenant révélée impuissante face à l’offensive des Elfettes. Notre plus grand défi sera de les stopper au moins une fois dans leur élan.

E: Ce sera de satisfaire nos supporters…dont le prince Laurent (responsable des loisirs) qui peut être très intransigeant voir même dérangeant si la tournure du match ne lui plaît pas. Et comme il aime un jeu violent à l’opposé de celui des Elfettes… nous redoutons le pire.

Qu’est-ce qui vous rend le plus enthousiaste à l’aube de ce match décisif ?

E: C’est d’avoir la chance de mettre fin au parcours sans taches des prétentieux Hipsters.

TA: Le privilège de coacher un groupe d’athlètes aussi exceptionnels… peut-être pour la dernière fois avant longtemps ! J’en savoure chaque instant.

Regard sur la demi-finale : Interview de coachs

PAR SOURICEAU INVESTIGATEUR | 21 août 2014

À sa plus simple expression, le blood bowl est un spectacle sportif et les règles les plus essentielles qui guident les coachs ne sont pas écrites: ne pas laisser paraître sa surprise lorsque l’adversaire réussit un jeu inattendu, toujours affirmer que la blessure d’un joueur vedette adverse est « crève-coeur » et le plus important… jamais, jamais interrompre un guerrier du chaos qui argumente.

C’était en fin d’après-midi dans la pièce arrière d’un studio de photographie, quelque part à mi-chemin entre le Fion et l’Amazonie. Les quatre blitzeuses-vedette des Dragonnes sont toutes pieds nus, prenant la pose assises sur un divan blanc en compagnie de leur coach le Grand Shaman Uwishin. Il sirote calmement une liqueur d’érable, regardant avec admiration cette extraordinaire collection d’athlètes qu’il a personnellement sélectionnée. « C’est un de mes combats, » qu’il me dit. « Ces filles sont maintenant en demi-finale de la Coupe Noire et je ne suis pas certain que le monde s’y attendait… »

À ces mots, Le Boss, le longitudinal coach des Boukanniers qui s’était diagonalement évaché sur une chaise en cuir pour mieux communier avec le plafond, se redresse comme un taureau offusqué, les yeux brillants d’une irritation impériale. « Hé, Uwishin », dit-il comme s’il parlait à un enfant de quatre ans et demi. « C’est mon plancher, ici ! ».

Et le Grand Shaman Uwishin de répondre « Le plancher des vaches, oui ! ».

Ces deux coachs à la tête de formidables organisations – parmi l’élite de la Kasse Gueule – ont des rapports étonnamment acceptables pour des personnalités qui n’ont pas réellement affaire dans la même pièce. Il faut dire que Léon L’Étripeur et Frank Les Boulons sont en retard pour leur séance-photo… Je profite de cet instant inespéré pour mener rondement l’entrevue.

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Comment vous êtes-vous préparé pour le match crucial de samedi ?

GRAND SHAMAN UWISHIN (GSU): Même préparation que depuis le début de la saison: un subtil dosage entre sauvagerie brutale, lancer de ballon, courses (droites et sinueuses) et réceptions. Rien n’a été négligé, y compris les longues sessions de shopping à la fin de chaque entraînement.

LE BOSS (LB): Au niveau préparatif puisque l’équipe s’attend à se battre contre une savonette on essaie de diversifier notre jeu afin d’y aller en finesse. Je tiens à mettre l’emphase sur le terme ‘’essayer’’ car c’est bien beau le concept, mais un foutu guerrier du chaos n’aura jamais la finesse d’une danseuse de balais.

Est-ce que vous avez pratiqué quelque chose de spécifique à l’entraînement ?

GSU: Le seul entraînement spécifique que nous avons développé a été effectué avec l’assistance d’un des meilleurs berger de notre pays. Il a donné aux filles quelques techniques de dressage afin de commander et contrôler quelques uns des bovidés du camp d’en face. Esperons que cela nous soit utile pour désorganiser leur jeu.

LB: Pratiquer…? Plus ou moins. en fait le seul point que je regarde est de changer un peu l’approche lors d’un coup d’envoi et que l’équipe est en position défensive. Les Boukanniers se retrouvent avec l’avantage d’être les seuls à avoir un gros tas de muscle à 5 de force.

Quels sont vos sentiments actuels face à votre adversaire ? 

LB: Des gonzesses à moitié nues enduites d’huile. En gros un beau petit morceau à reluquer mais quasi impossible à attraper.

GSU: Nous ne connaissons pas les Boukanniers puisque nous n’avons malheureusement pas pu les affronter en saison régulière. Mais avoir rencontré 2 fois les Chaudrons ainsi que les Ravagers donne une bonne idée de quoi sont capables ces brutes épaisses chaotiques à la bassesse et la lâcheté inversement proportionnelles à leur intelligence.

Est-ce que vous anticipez un match serré ?

LB: Ouep, tout dépendamment des aléas de la chance, on vise un score de 2-1 voir 1-0.

GSU: Difficile de prévoir l’avenir puisque je n’ai pas encore pris le temps de sacrifier les jeunes biquettes (kidnappées dans les rangs du club école des Ravagers) pour lire dans leurs entrailles… Mais les games de saison contre les chaotiques (Chaudrons & Ravagers) ont été bien difficiles; il y a donc fort à parier que ce match soit aussi très disputé.

Sur lequel(s) de vos joueurs vous appuierez-vous le plus ?

GSU: Personne en particulier: toute l’équipe devra jouer au top pour vaincre ce ramassis de brutes. J’attends de mes joueuses le match parfait, celles qui ne laisseront pas tout sur le terrain seront privées de sorties shopping et de cheesecake pendant 2 semaines. Avec une telle menace de sanction, il est certain qu’elles vont tout donner, quitte à y rester…

LB: Les 2 quarts arrière (ndlr. Frank et Léon) qui ont le skill tackle et aussi Mu-muse en second plan pour foutre la merde.

Quel sera votre plus grand défi durant le match ?

LB: Prendre son temps à l’offensive.

GSU: Résister à l’odeur infâme de boucs puant la sueur et de leurs bouses qui ne manqueront pas de parsemer la pelouse du terrain. Un défi peut-être insurmontable pour les nez fins et délicats des demoiselles que j’entraîne…

Qu’est-ce qui vous rend le plus enthousiaste à l’aube de ce match décisif ?

LB: C’est notre premier match contre les Dragonnes alors on sait pas trop sur quel pied danser. Chose certaine on va apprendre beaucoup et on devra s’adapter rapidement si on veux avoir une chance de passer en finale.

GSU: Tout simplement la présence de mes filles en playoff pour leur première saison dans la KSGL, une ligue difficile voire impitoyable ! Elles ont beaucoup travaillé et souffert pour en arriver là et je suis fier de leur travail et des performances accomplies.