RollingBone interview Le Gros Brasseur et Jim Chlorophyle

Par Souriceau Investigateur, magazine RollingBone, juin 2015

Je suis aux portes de la Brasserie Griendel dans le quartier Saint-Sauveur. Les bouncers semblent heureux des t-shirt Rollingbone que j’ai emmenés en cadeaux. C’est une première pour moi, une entrevue amicale avec les actuels coachs des Houblonniers et des Rangers. La Brasserie Griendel est quand même plus intimidante que beaucoup d’autres lieux de beuverie. Elle est sombre et habitée par des personnages inquiétants. Ma rencontre est légèrement retardée parce que le Gros Brasseur est au beau milieu d’une journée d’enfer – se dandinant sur ses courtes jambes de client en client. Au bar, mon photographe se prépare pour immortaliser la couverture du magazine sur un magnifique fond: des étagères aux bouteilles de bière soigneusement alignées.

Du coin de l’oeil j’aperçoit Jim Chlorophile, le coach des Rangers, qui fait son entrée d’un air enjoué. Il prend un air fier pour la photo et passe une commande à un serveur. Quelques minutes plus tard, le Gros Brasseur nous fait cadeau d’une visite rapide de la brasserie avant de s’arrêter, lui aussi, pour la photo. Nous nous dirigeons ensuite vers la meilleure table de la brasserie où nous attend sagement la salade de luzerne commandée par Jim. Le sympathique personnage la mastiquera vigoureusement tout au long de l’entrevue.


Souriceau: Il semble que votre équipe soit souvent reçue avec hostilité sur le terrain, pourquoi autant de virulence ?

Jim Chlorophyle (JC): Je ne sais pas, pourtant nous arrivons toujours sur le terrain content de pouvoir pratiquer notre hobby préferré. C’est probablement notre joie de vivre qui irrite nos adversaire!

Le Gros Brasseur (LGB): Eh bien, je crois que c’est parce que les nains représentent une équipe de bourrins. Il est vrai que nous avons un bon taux de sorties, mais en même temps nous n’avons tué personne comparativement à d’autres équipes. Ah oui, il y a bien ce Norse que nous avons tué durant une partie, mais en fait je crois qu’il s’est étouffé dans son vomit parce qu’il a trop bu d’alcool pour oublié la douleur de sa blessure, donc techniquement nous ne sommes pas responsables.

S: Quelle est votre attitude par rapport à ça ?

LGB: Je dis souvent à mes gars de ne pas s’en faire avec ça, parce que si nous embarquons sur le terrain et tentant de blesser tout ce qui bouge, eh bien ce n’est pas la bonne technique pour gagner des parties de Blood Bowl. Nous prenons les match un par un et nous tentons d’appliquer des stratégies spécifiques pour chaque équipe que nous rencontrons.

JC: Ce que les autres ressentent, ont s’en ballance pas mal, on profite de chaque opportunité de pratiquer ce merveilleux sport. Si en plus on peut ridiculiser quelques équipes des forces de la destruction au passage, c’est juste plus jouissif!

S: Avez-vous du plaisir à coacher ?

JC: Toujours, même lorsque les joueurs ce font défaire la face! Je sais que nous aurons un jour ou l’autre, l’occasion de les humillier sur le pitch!

LGB: Bien entendu que j’ai du plaisir à coacher! Ce qui me plait avec les Houblonniers c’est qu’il s’agit d’une jeune équipe et que le développement des joueurs se voit match après match. À l’âge où je suis rendu, les championnats, la gloire des trophés, je n’ai plus besoin de cela, je cherche plutôt développer des jeunes joueurs qui souhaitent avoir une belle carrière… malgré les risque du sport.

S: Qu’est-ce qui se passe exactement avec votre équipe ? Est-ce qu’ils vous voient comme un coach parachuté temporairement, comme quelqu’un avec qui débattre ? Quelle est leur « stratégie » à votre égard ?

LGB: Parachuté?!? Blood Bowl est un sport, ce n’est pas de la politique! Non je crois que mes joueurs savent que je suis ici pour rester. Je viens de déménager à Québec, ce n’est pas pour refaire mes boîtes et quitter après seulement une saison. Malgré les trois dernières parties où nous avons subit la défaite, les gars savent que sur deux d’entre elles, nous avons joué de malchance.

JC: Il règne un respect mutuel entre les joueurs et moi. Je n’impose rien aux joueurs et je suis toujours ouvert à leurs propositions. C’est très agréable comme ambiance!

S: Et la discipline dans tout ça ?

JC: Je coach des elfs des bois !!!!

LGB: Je demande à mes joueurs, peu importe leur âge, de m’appeler Monsieur et de me vouvoyer. Cela crée une distance qu’ils doivent respecter. Pour pallier à cette atmosphère d’autorité que certains peuvent vouloir contester, je permets aux familles de mes joueurs de venir voir les entraînement à partir des gradins. Bien souvent après les pratiques, les gars restent avec leur famille et nous allons manger un morceau tous ensemble. C’est bon pour l’esprit d’équipe.

S: Est-ce que vous les entendez se plaindre de vous ? C’est plutôt commun !

LGB: Non, je ne crois pas. Il y a peut-être notre vieux routier Ogwynn qui préfère la solitude de sa chope de bière, mais à part ça, s’il se dit des choses à mon sujet, c’est vraiment dans mon dos. Hahahahahaha!!

JC: Jamais, s’il le font, ce n’est pas dans la chambre! Personellement, je n’ai rien à reprocher à aucun de mes joeurs!

S: La presse en général ne tend pas à vous présenter sous un beau jour. Votre adversaire de demi-finale vous y présente même comme un total incompétent…

JC: C’est sur que nous ne brassons pas de bières, mais les techniques de cidrerie ce rapprochent quand même de la brasserie de la bière! Que les nains restent les meilleurs avec les céréales, nous on s’occupe des fruits!

LGB: Rendons à César ce qui revient à César. Sur le jeu d’agilité c’est vrai que les Rangers sont foutrement mieux équipés que nous. Par contre, je me souviens d’éloges lancés de la part de Jim Chlorophylle après notre nulle contre les Chasseurs. Quand vous dites que la presse ne nous présente pas sous notre meilleur jour… voilà une bel exemple!

S: Je semble déceler un vent d’optimisme et d’espoir chez vous à l’approche de cette demi-finale. Transpirez-vous réellement l’optimisme ?

LGB: Disons plutôt que nous sommes excités de participer à cette demi-finale. Étant donné que nous allons rencontrer les Rangers pour la première fois de la saison, alors oui nous pouvons être optimistes et focusser sur une victoire!

JC: Je n’irais pas jusqu’a dire optimiste, mais c’est sûr que l’expérience sera grandement enrichissante pour les deux formations!

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